
Trois… parce que c’est un chiffre magique et parce qu’aussi, pensa-t-elle en souriant, on dit 1-2-3 partez! Oui c’était décidé, elle allait attendre son troisième faux pas.
Le premier avait été une faute d’étourderie, vraiment, une erreur de débutant. Il était sorti en disant qu’il ferait des petites courses et qu’ensuite il passerait au Macdo. Elle s’était réjouie: pas de cuisine et pas de vaisselle.
Le supermarché était à 5 minutes en voiture. Il avait mis 2h20. Il était revenu avec un sourire aux lèvres et sans le macdo. Trop de monde au supermarché, c’est pourquoi il avait laissé tomber en arrivant à la caisse et en voyant la longueur de la file. Et pour le macdo, il s’était arrêté pour manger à l’intérieur. Lui avait-elle dit de lui apporter quelque chose? Il n’avait pas entendu.
Quelques semaines plus tard, elle avait senti son parfum à elle sur son corps à lui. Elle s’était rapprochée dans le lit pour sentir sa chaleur et son odeur rassurantes. Elle avait été troublée par ce parfum, comme si elle s’était retrouvée au lit avec un inconnu. D’ailleurs, elle avait cherché à regarder ce visage, et c’était comme si elle le découvrait pour la première fois. Lui, avait brièvement ouvert les yeux, et lui avait dit qu’il était fatigué, trop fatigué.
Elle n’avait rien dit, rien laissé paraître. Elle s’était mise à l’observer, beaucoup. Quand il rentrait le soir, elle cherchait sur son visage des signes de joie, de troubles ou d’une quelconque autre émotion. Quand il travaillait sur son bureau, elle attendait en le regardant de voir s’il avait des moments de reverie où il pensait à l’autre.
Ils continuaient à faire l’amour. Une ou deux fois par semaine. Elle ne pouvait le nier: ils s’entendaient à merveille sur le plan sexuel. Il devançait et devinait ses envies et elle savait comment le rendre fou de désir.
Mais alors pourquoi avait-il une aventure avec l’autre? Qu’avait-elle de plus? Elle comptait bien obtenir des réponses à ces questions.
Et elle savait maintenant que ce moment n’allait pas tarder. Il avait bien pris ses précautions cette fois. Il avait vite répondu au teléphone et avait rapidement refermé la porte pour ne pas être entendu. Elle ne l’avait ni entendu s’énerver ni lui demander de ne plus rappeler, mais elle avait clairement vu le nom “Patrick” s’afficher sur l’écran du portable et elle en était sûre, la voix qu’elle avait entendue à peine une ou deux secondes, avant que la porte ne lui claque au nez, n’appartenait pas à un Patrick.
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